En 1715, Louis XV n'a que cinq ans. Le duc d'Orléans, neveu de Louis XIV, devient alors régent. Versailles est abandonné au profit de Paris. En réaction contre la rigueur imposée au cours des dernières années du règne précédent s'ouvre une période marquée par une libéralisation institutionnelle, religieuse et morale : <<C'est le joli temps de la Régence / Où l'on fit tout, excepté pénitence>> (chanson populaire). Ainsi la comédie italienne, interdite précédemment car jugée licencieuse, est-elle de nouveau autorisée. Elle inspirera Antoine Watteau, Jean-Baptiste Pater et Nicolas Lancret. Politiquement, la haute aristocratie, dont le duc de Saint-Simon est l'un des plus célèbres représentants, et le Parlement entravent le gouvernement, en butte à l'immobilisme social et à une situation financière particulièrement difficile, accentuée par l'échec du système du banquier d'Etat John Law.
Selon la princesse Palatine, le régent <<aime les arts et, par dessus tout, la peinture>>. La vision raffinée et distanciée d'Antoine Watteau, comme celle de ses émules, Jean-Baptiste Pater et Nicolas Lancret, symbolise parfaitement l'esprit du temps. Mais, petit-fils de France, le régent conserve, malgré ses débordements, une certaine idée de la grandeur. Aussi choisit-il pour premier peintre Antoine Coypel , un représentant de ce que l'on appelait alors le grand genre.